Pilotée depuis Puteaux, l'arnaque aux SMS a généré plus de 1,7 M%u20AC
- publié il y a : 7 ans
- vues : 4171
Votre colis est à votre disposition » Après cette première
phrase, le SMS renvoie vers un numéro surtaxé si le destinataire veut
des précisions. Le composer coûte 1,35%u20AC. Petite somme qui passe
inaperçue pour la victime mais tombe dans les poches de l'arnaqueur. Car
derrière le SMS, il n'y a jamais eu de colis... mais une bande d'escrocs.
Jusqu'à 40 000 textos par jour
Ce
vendredi, la 15e chambre du tribunal correctionnel de Nanterre a
condamné le cerveau de l'arnaque aux SMS, qui a permis de dégager rien
moins que 1,7 M%u20AC de bénéfices en une année environ, à une peine
d'emprisonnement de quatre ans dont la moitié avec sursis et 250 000 %u20AC.
Ses principaux complices, eux, écopent de peines allant de six mois de
sursis à deux ans ferme.
Pour développer l'arnaque, Youssef B.
trentenaire affable au verbe impeccable, avait monté une société à
Chypre dont il était le gérant mais sous un faux nom. L'entreprise
exploitait plus de 230 numéros surtaxés, des 0899, sous-loués à une
société parisienne éditrice desdits numéros. Assisté de son « bras droit
», un ami proche, Youssef faisait travailler toute une équipe de
techniciens et petites mains. Des « employés » chargés de programmer les
ordinateurs envoyant les SMS à de potentielles victimes, dont certains
depuis un appartement de Puteaux.
Jusqu'à 40 000 textos par jour
Pour
ce faire, il faut disposer de numéros portables. Ceux-ci étaient créés
automatiquement par ordinateur. Ensuite, les techniciens se chargeaient
de programmer les machines pour l'envoi de « textos » en rafale. Ainsi,
en « phase de push », l'organisation de Youssef pouvait envoyer jusqu'à
40 000 textos par jour. Sur cent personnes recevant le message, cinq à
dix répondent pour récupérer le prétendu colis.
C'est la réaction
de deux victimes qui avait lancé l'enquête au début de l'été 2013. Deux
victimes qui avaient signalé le SMS douteux à Pharos, la plate-forme
dédiée aux contenus illicites sur Internet. La première avait relaté la
réception du message annonçant qu'un « e-colis » l'attendait, puis le
coup de fil passé au numéro indiqué renvoyant vers un 0899. Cette femme a
soupçonné une arnaque en constatant que les numéros étaient en liste
rouge sur tous les annuaires inversés. Deux jours plus tard, une autre
victime détaillait qu'elle avait été « mise en attente pendant cinq
minutes ».
Lors de l'instruction comme devant les juges, Youssef a
affirmé que l'escroquerie ne lui a pas rapporté 1,7 M%u20AC mais plutôt 450
000 %u20AC. Car il fallait « investir » dans l'achat de téléphones, de cartes
SIM, d'appareils automatiques pour l'envoi des SMS, la rémunération de
ses équipes. Un gros business.
leparisien.frSource : LE PARISIEN