Pourquoi les jihadistes utilisent l'application Whatsapp

  • publié il y a : 8 ans
  • Auteur : J.P-L
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Pourquoi les jihadistes utilisent l'application Whatsapp
L'auteur présumé de l'attentat en Isère, Yassin Salhi, a utilisé le service de messagerie Whatsapp pour envoyer son selfie macabre à un jihadiste en Syrie. L'application est réputée pour le cryptage de ses données et donne du fil à retordre aux services de renseignement.
De son entreprise criminelle, le principal suspect de l'attaque en Isère a pris soin de conserver une trace, aussi macabre soit-elle. Peu après avoir tué puis décapité son patron, Yassin Salhi a envoyé deux photos à son ami Yunes-Sébastien, un jihadiste français parti en Syrie, dont l'une est un "selfie" sur lequel il pose avec la tête de sa victime. Il a utilisé pour cela la célèbre application pour smartphone, "Whatsapp".

Racheté pour 22 milliards d'euros par Facebook en novembre dernier, le service de messagerie instantané compte quelque 600 millions d'usagers dans le monde. Le principe est simple et consiste à envoyer des messages à n'importe qui sur la planète et sur n'importe quel téléphone de la même manière qu'un SMS. Sauf que l'envoi est totalement gratuit et nécessite uniquement une connexion Internet ou 3G.

Un logiciel de chiffrement utilisé par Snowden

Dans le cas de Yassin Salhi, le recours à Whatsapp s'explique probablement par le fait que la confidentialité des conversations est garantie. Comme l'explique Le Figaro, le service ne vérifie pas les messages qui sont échangés sur son réseau. Et les outils de chiffrement utilisés sont très puissants : concrètement, le message part chiffré du portable de l'expéditeur et n'est déchiffré qu'une fois arrivé sur le portable du destinataire. La sécurité du réseau a été renforcée à la fin de l'année dernière après le partenariat noué par Whatsapp avec la société Open Whisper Systems pour mieux protéger la vie privée des utilisateurs. Ensemble, les deux entreprises ont développé le logiciel de chiffrement Textsecure, aussi utilisé par... le lanceur d'alerte Edward Snowden !

C'est uniquement parce que son téléphone a été saisi en marge de son arrestation que les enquêteurs ont découvert la connexion de Yassin Salhi avec la Syrie. Libération précise toutefois que dans le cadre d'enquêtes judiciaires, Whatsapp peut avoir l'obligation de transmettre les données de ses utilisateurs.

Les autorités s'inquiètent
Comme d'autres applications comme Skype, Snapchat ou encore Twitter, les jihadistes utilisent fréquemment Whatsapp pour communiquer. Si bien que les autorités américaines et britanniques se sont récemment insurgées contre ces services de messagerie qui cryptent leurs données.
Car hors cadre judiciaire, les services de renseignement n'y ont pas accès et toute interception est vaine. "Allons nous autoriser des moyens de communication impossibles à lire ?", a ainsi lancé le Premier ministre britannique David Cameron en janvier. "Non, nous ne devons pas", a-t-il poursuivi, évoquant un impératif de sécurité.  Barack Obama lui a emboité le pas le même mois, invitant les entreprises hi-tech à trouver une solution pour que les services de police aient accès à leurs données en cas de "complot terroriste".

Source : TF1 le 02 juillet 2015 à 17h50

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